Je me présente, je m'appelle Florent et j'ai 42 ans, j'ai toujours vécu à la campagne. Quand j'étais môme, je vivais à côté de mes grands-parents maternels, j'étais très proche de ma grand-mère. Dans leur jardin qui était dédié à 90% à la culture de légumes, il y avait une allée centrale et de chaque côté des iris, blanc, bleu, violet plutôt classiques, mais à chaque floraison je ne pouvais m'empêcher de plonger mon nez dedans, leurs parfums embaumaient le jardin. Le temps est passé, puis la vie a fait que ma grand-mère malade se rapproche de ses filles parisiennes, moi je me citadinise dans une petite ville, mais rien n'y fait, la ruralité me manque et j'ai la chance de pouvoir revenir dans la maison de mon enfance (celle de ma grand-mère). Le jardin est toujours là mais a beaucoup changé, l'allée des iris n'existe plus, mais j'en retrouve quelques-uns dans un coin. La vie avance tranquillement, je trouve enfin ma moitié Fanny, puis très vite arrive mon rayon de soleil, ma fille, puis l'achat de notre maison en plein cœur de la campagne, tout entouré de champs, et arrivera mon petit garçon, un vrai petit clown.
C'est ici que tout commence, je décide d'aménager les extérieurs et assez vite je veux rendre un hommage à ma grand-mère et cette fameuse allée d'iris, avec quelques rhizomes récupérés de son jardin mais également des variétés plus modernes. Alors je cherche et je tombe sur un monsieur qui a une collection extraordinaire, je lui en achèterais 20 plants la première année. Au printemps suivant, après la floraison qui m'a totalement mis sous le charme, je le recontacte pour lui prendre 50 nouvelles variétés, ça y est, je viens de tomber dans la marmite, je commence à regarder plus profondément les iris et je tombe sur le site de ''Cayeux'' et ''iris du grand barbu'' (qui m'inspira beaucoup par la suite). Je découvre alors un monde caché, un monde de passionnés, je m'inscris à la SFIB, discute avec Roland Dejoux, son président, et je commence à acheter des iris à droite à gauche, et j'arrive rapidement à 120 variétés.
Pendant l'hiver 2018, je regarde quelques tutos, vidéos sur l'hybridation, cela me passionne et je n'ai qu'une envie : essayer. L'idée folle de pouvoir créer un iris et de pouvoir lui donner un nom m'obsède. Je me rêve en créateur révolutionnaire, mais la réalité est bien différente. Je réalise mes premiers croisements au printemps 2019 avec mon beau-père, nous en ferons 5 mais dame nature ne se laissera pas dompter si facilement. Peu importe, je continue à essayer, j'apprends petit à petit, j'achète toujours plus d'iris, à l'étranger maintenant, Sutton, Mid America, Blyth, Mego etc... les splendeurs de ces grands créateurs se retrouvent dans mon jardin.
En 2022, je décide d'aller voir une iriseraie professionnelle, je vais dans le Morbihan, et je rencontre Alain Chapelle et sa femme Yolande, des gens adorables. J'apprends, j'écoute chaque conseil d'Alain, c'est le début d'une amitié. Il est pour moi aujourd'hui mon parrain d'iris, je vais les voir chaque année. Je continue à hybrider avec mes enfants en plus maintenant, en suivant les conseils d'Alain. Il me tarde la floraison 2025. Si je n'ai pas trop de pertes comme en 2023 et 2024 à cause des pluies, la nature me montre que cette culture n'est pas si simple tout compte fait. J'ai agrandi à 2 reprises mon iriseraie en 5 ans. Je décide en 2023, après une discussion avec Alain et ma femme, de me lancer. Je veux faire découvrir cette fleur au public qui ne se doute pas qu'il existe autant de variétés. Et oui, on peut le dire, je suis 'iridophile'. Ce n'est pas une maladie, mais elle peut être contagieuse, puisque j'ai contaminé ma femme, qui il y a encore 2 ans n'en pouvait plus de me voir agrandir l'iriseraie😂.
Après 10 ans de culture, de travail, de belles rencontres et d'autres à venir, même s'il me reste beaucoup à apprendre, j'embarque ma famille dans une nouvelle aventure, celle d'ouvrir notre jardin au public, de vendre quelques variétés sous le nom d'une petite société ''iris du p'tit sarthois'', l'objectif reste le même : créer et pouvoir un jour enregistrer une variété, continuer de rêver chaque printemps devant mes iris et surtout me (nous) faire plaisir.
Je dédie mon histoire à ma mamie Marie.
irisament, Florent